dermatite séborrhéique

La dermatite séborrhéique est une maladie cutanée chronique et récidivante, qui touche particulièrement les zones riches en glandes sébacées, telles que le cuir chevelu, le visage (ailes du nez, sourcils, front), les oreilles et parfois le tronc. Elle se manifeste par des rougeurs, desquamations (squames blanches ou jaunâtres) et parfois des démangeaisons. Bien qu’elle ne présente pas de danger pour la santé générale, elle peut être source d’inconfort physique et de gêne esthétique importante.

Le traitement de la dermatite séborrhéique vise à réduire les symptômes, contrôler les poussées, et améliorer la qualité de vie du patient. Il repose principalement sur des soins locaux, mais peut inclure, dans certains cas, des traitements oraux et des mesures complémentaires.

1. Comprendre l’origine pour mieux traiter

Avant d’aborder les traitements, il est essentiel de comprendre les causes de cette pathologie.

La dermatite séborrhéique est liée à plusieurs facteurs :

  • Une surproduction de sébum ; 
  • Une prolifération excessive de levures du genre Malassezia, naturellement présentes sur la peau ; 
  • Une réaction inflammatoire exacerbée du système immunitaire à ces levures. 

Ces éléments combinés entraînent l’apparition de plaques rouges, squameuses et irritées. D’autres facteurs, comme le stress, la fatigue, les changements climatiques, l’usage de produits inadaptés, ou certaines maladies (comme le VIH ou la maladie de Parkinson), peuvent aggraver les symptômes.

2. Traitement local : la base de la prise en charge

Le traitement de première intention repose sur des soins topiques adaptés à la zone touchée.

a. Shampoings antipelliculaires (pour le cuir chevelu)

Lorsque la dermatite séborrhéique atteint le cuir chevelu, des shampoings médicamenteux sont utilisés pour réduire l’inflammation et la prolifération de Malassezia.

Les principaux actifs sont :

  • Kétoconazole : antifongique efficace, souvent prescrit en première intention ; 
  • Sulfure de sélénium : antifongique et séborégulateur ; 
  • Zinc pyrithione : antifongique et antibactérien ; 
  • Acide salicylique : kératolytique, il aide à éliminer les squames. 

Ces shampoings s’utilisent généralement 2 à 3 fois par semaine pendant la phase active, puis en entretien une fois par semaine.

b. Crèmes antifongiques (pour le visage et le corps)

Sur le visage, les plis (ailes du nez, sourcils, derrière les oreilles) ou le torse, des crèmes à base d’antifongiques sont prescrites :

  • Kétoconazole, 
  • Ciclopirox olamine, 
  • Sertaconazole. 

Elles s’appliquent 1 à 2 fois par jour pendant les poussées, puis en entretien quelques fois par semaine pour prévenir les récidives.

3. Contrôle de l’inflammation

Lorsque les lésions sont très rouges, enflammées ou prurigineuses, un traitement anti-inflammatoire peut être ajouté.

a. Corticoïdes topiques

Les dermocorticoïdes de faible puissance (ex. : hydrocortisone) sont efficaces à court terme. Ils permettent de réduire l’inflammation en quelques jours. Toutefois, leur usage prolongé sur le visage est déconseillé, car il peut entraîner des effets secondaires comme l’atrophie cutanée ou l’acné stéroïdienne.

b. Inhibiteurs de la calcineurine

Des molécules comme le pimécrolimus ou le tacrolimus représentent une bonne alternative aux corticoïdes, notamment pour les zones sensibles du visage. Ces médicaments modulent la réponse immunitaire sans les effets secondaires cutanés des corticoïdes. Ils sont bien tolérés pour un usage au long cours.

4. Hygiène de vie et soins de support

Un traitement séborrhéique réussi passe aussi par des gestes simples au quotidien :

a. Nettoyage doux

Utiliser un nettoyant sans savon, sans parfum, et au pH neutre permet de nettoyer la peau en douceur, sans aggraver l’irritation. Il est recommandé d’éviter les gommages, les lotions alcoolisées et les produits astringents.

b. Hydratation adaptée

Même en cas de peau grasse, l’hydratation reste essentielle. Il convient d’utiliser une crème non comédogène, apaisante et légère, pour restaurer la barrière cutanée. Les actifs comme la niacinamide, l’aloe vera ou le panthénol sont souvent bénéfiques.

c. Produits à éviter

Évitez les produits cosmétiques trop riches, gras ou irritants (fond de teint occlusif, huiles essentielles non diluées, etc.). Un maquillage non comédogène et hypoallergénique est préférable.

5. Cas résistants : traitements par voie orale

Lorsque les traitements locaux ne suffisent pas, ou si la dermatite séborrhéique est étendue et persistante, un traitement systémique peut être envisagé.

a. Antifongiques oraux

Des médicaments comme l’itraconazole ou le fluconazole peuvent être prescrits en cure courte. Ils agissent rapidement sur la prolifération de Malassezia. Toutefois, ces traitements nécessitent un suivi médical strict, notamment pour vérifier l’absence de toxicité hépatique.

b. Autres options

Dans certains cas rares, d’autres traitements comme les rétinoïdes oraux ou les antibiotiques peuvent être envisagés si la dermatite est associée à d’autres affections cutanées (rosacée, acné, etc.).

6. Prévention des récidives

Comme la dermatite séborrhéique est une pathologie chronique, la prévention des rechutes est indispensable :

  • Entretenir les zones sensibles avec des antifongiques doux, une à deux fois par semaine ; 
  • Limiter le stress, car il est un facteur déclenchant majeur ; 
  • Adopter une alimentation équilibrée, pauvre en sucres raffinés et en produits transformés ; 
  • Dormir suffisamment et éviter l’alcool, qui peut aggraver l’inflammation cutanée. 

Conclusion

La dermatite séborrhéique, bien que bénigne, peut avoir un impact considérable sur le confort et l’estime de soi. Heureusement, il existe aujourd’hui des traitements efficaces, adaptés à chaque forme de la maladie. Une routine de soins régulière, associée à des traitements antifongiques, anti-inflammatoires et des gestes de prévention, permet de maîtriser durablement les symptômes et de vivre sereinement avec cette affection. Un suivi dermatologique reste recommandé en cas de doute ou de résistance au traitement.